Vendredi 2 octobre 18h30, à la Galicière. Dans l’ancienne forge, le « café des Inconnus » s’est métamorphosé en un théâtre de poche. Sur des sièges de cinéma des années trente une cinquantaine de personnes ont pris place. Sur le bar, une kyrielle de verres ballon, en ligne, attendent tête bêche d’être retournés et remplis pour fêter la clôture de la saison 2009 du Festival Texte en l’Air. Sur l’estrade, derrière un pupitre en bois, debout, face à l’auditoire attentif, Carole Thibaut, auteure, metteuse en scène et comédienne. Derrière elle, un bric à brac de poussettes et landaus du siècle dernier, empilés, enchevêtrés. À coté d’elle, un tabouret. Sur le tabouret, en bois lui aussi, un verre et une carafe d’eau, un ballon de rouge pour se requinquer. Quelques retardataires se faufilent… Carole tousse, renifle, se mouche, elle est enrhumée. Le texte qu’elle s’apprête à nous dévoiler met un terme à sa résidence d’écriture autour des thèmes croisés de la femme et de la mémoire. Ce texte, cette version là du texte, elle vient de la terminer, pendant que nous attendions dans le froid. Il y a huit scènes pour l’instant, elle ne sait pas du tout si elles resteront toutes, elle ne sait pas du tout si elles seront dans cet ordre là, mais à priori ce sera une pièce assez longue, puisque les huit scènes représentent une petite moitié de la pièce. Puis elle se lance : « L’enfant – titre provisoire » (…) « L’action se passe dans un petit village français, un été particulièrement chaud. Scène un. Une vielle ferme isolée. Le vieux, sa fille, sur le seuil. La fille : il est revenu. Le vieux : quoi ? »
Puis les didascalies s’effacent, les personnages prennent vie, incarnés, joués, habités par cette femme à la beauté sobre et captivante qui tour à tour interprète fille, père, mère et maire. Sa voix mue. Un ton, un vibrato, un chevrotement pour camper chaque protagoniste. Carole Thibaut se démultiplie, se métamorphose, elle n’est plus seule sur scène. L’histoire a maintenant pris le pas, palpitante, émouvante, intrigante… et quelques cinquante minutes plus tard, c’est un public conquis, mais frustré de ne pouvoir connaître le dénouement de ce drame, qui applaudit à tout rompre.
Vendredi 2 octobre 18h30, à la Galicière. Dans l’ancienne forge, le « café des Inconnus » s’est métamorphosé en un théâtre de poche. Sur des sièges de cinéma des années trente une cinquantaine de personnes ont pris place. Sur le bar, une kyrielle de verres ballon, en ligne, attendent tête bêche d’être retournés et remplis pour fêter la clôture de la saison 2009 du Festival Texte en l’Air. Sur l’estrade, derrière un pupitre en bois, debout, face à l’auditoire attentif, Carole Thibaut, auteure, metteuse en scène et comédienne. Derrière elle, un bric à brac de poussettes et landaus du siècle dernier, empilés, enchevêtrés. À coté d’elle, un tabouret. Sur le tabouret, en bois lui aussi, un verre et une carafe d’eau, un ballon de rouge pour se requinquer. Quelques retardataires se faufilent… Carole tousse, renifle, se mouche, elle est enrhumée. Le texte qu’elle s’apprête à nous dévoiler met un terme à sa résidence d’écriture autour des thèmes croisés de la femme et de la mémoire. Ce texte, cette version là du texte, elle vient de la terminer, pendant que nous attendions dans le froid. Il y a huit scènes pour l’instant, elle ne sait pas du tout si elles resteront toutes, elle ne sait pas du tout si elles seront dans cet ordre là, mais à priori ce sera une pièce assez longue, puisque les huit scènes représentent une petite moitié de la pièce. Puis elle se lance : « L’enfant – titre provisoire » (…) « L’action se passe dans un petit village français, un été particulièrement chaud. Scène un. Une vielle ferme isolée. Le vieux, sa fille, sur le seuil. La fille : il est revenu. Le vieux : quoi ? »
Puis les didascalies s’effacent, les personnages prennent vie, incarnés, joués, habités par cette femme à la beauté sobre et captivante qui tour à tour interprète fille, père, mère et maire. Sa voix mue. Un ton, un vibrato, un chevrotement pour camper chaque protagoniste. Carole Thibaut se démultiplie, se métamorphose, elle n’est plus seule sur scène. L’histoire a maintenant pris le pas, palpitante, émouvante, intrigante… et quelques cinquante minutes plus tard, c’est un public conquis, mais frustré de ne pouvoir connaître le dénouement de ce drame, qui applaudit à tout rompre.